Cela faisait longtemps que je n’avais pas parlé de littérature sur Arcana Scientis, il est grand temps d’y remédier et de sortir un peu la tête des claviers et autres gadgets high-tech. Un bon livre de temps en temps, ça ressource. Le bon livre, c’est Waylander, de David Gemmell.
Couverture
Quatrième de couverture
Le Roi de Drenaï a été assassiné. Une armée d’envahisseurs déferle sur le pays, avec pour mot d’ordre de tuer hommes, femmes et enfants. Mais tout espoir n’est pas perdu. Il repose sur les épaules de celui que la nation surnomme Waylander. Seul, il va s’aventurer en territoire nadir pour retrouver la célèbre Armure de Bronze, symbole de liberté. Mais peut-on faire confiance à ce Waylander ?…
Après tout, c’est lui qui a assassiné le roi.
Critique personnelle
Je tiens tout d’abord à rappeler le fait que c’est avec Waylander que David Gemmell a pu conforter sa réputation mondiale d’auteur dans le genre de l’Heroic Fantasy. Mais cela n’a en rien altérer mon jugement face à ce livre. Au contraire, je suis plutôt parti méfiant vis-à-vis de Waylander, ayant souvent été déçu par les livres qui plaisaient au grand public en général.
Pour bien planter le décor, Waylander est un assassin, expert dans l’art de tuer et qui n’a jamais échoué un seul contrat. Il n’a aucune morale, il tue pour de l’argent, et peu importe sa cible, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Il est surnommé Waylander l’Assassin, le Voleur d’Âme, et sa renommée n’est plus à faire. Sa tête est d’ailleurs mise à prix, mais qui oserait essayer de l’arrêter ?
Waylander contrôle totalement l’environnement qui l’entoure, il est totalement conscient de se qui se passe autour de lui dans toutes les situations et tue rapidement avec efficacité. Pourquoi est-il si efficace ? Tout simplement parce qu’il n’a jamais peur de mourir. Il le dit lui-même : « La peur de mourir, c’est pour ceux qui ont quelque chose à perdre, et moi, je n’ai rien à perdre dans ce monde.« .
Comme arme, il utilise une arbalète à double gâchette lui permettant de tirer successivement deux carreaux de fer noir. Il possède également des couteaux de lancer en fer noir ainsi que des dagues et épées en tout genre.
Le personnage de Waylander est de prime abord complètement désagréable mais malgré tout, on reste subjugué devant l’aura qu’il dégage. Son calme en toute circonstance et sa capacité à tuer en un éclair de manière imprévisible le rendent presque surhumain et vénérable. Il en devient extrêmement charismatique.
Au fil du livre, on découvre le personnage de Waylander, et on comprend comment cet homme a pu devenir le prince des Assassins. Ces actes n’en sont alors pas justifiés, mais on peut les comprendre.
Toute l’histoire repose sur un évènement, sa rencontre avec un prêtre de la Source, la divinité suprême qui gère l’équilibre entre toute chose. Pour tout mal fait dans le monde, il y a un bien qui est fait en contre-partie, et ce sont les prêtres de la Source (appelés Mystiques) qui ont pour devoir d’apporter le Bien dans le monde pour compenser le Mal. Les prêtres de la Source sont donc des êtres totalement pacifiques qui n’ont pas peur de la mort, car pour eux, leur mort signifie qu’ils équilibrent la mort d’une personne malfaisante.
Waylander, dont l’âme est totalement noire, va sauver un jeune prêtre, Dardalion, dont l’âme est d’une pureté sans égal. Il va alors se produire l’impensable : l’âme noire de Waylander va être souillée par celle de Dardalion et vice-versa. Ainsi, Waylander va donc retrouver un peu d’humanité et Dardalion va devenir un prêtre guerrier utilisant les pouvoirs magiques de la Source pour défendre Drenaï assiégée par les Vagrians.
C’est ainsi que l’aventure commence et va emmener nos deux principaux protagonistes dans une lutte contre le Mal, mais aussi dans une lutte intérieure personnelle dans laquelle chacun va se découvrir des points forts et des faiblesses. Waylander et Dardalion sont comme deux jumeaux opposés et complémentaires, comme les deux faces d’une pièce de monnaie.
Waylander aura la réplique suivante : « Je ne fais confiance à personne. La confiance entraîne le besoin, le besoin entraîne la dépendance, et la dépendance entraîne la souffrance, qui conduit à la mort. »
Et il aura raison : en retrouvant une partie de son âme, Waylander va tomber amoureux d’une femme, Danyal, ce qui lui apportera de la faiblesse, le faisant redécouvrir la peur, mais le rendant néanmoins beaucoup plus charismatique, étant beaucoup plus humain.
En conclusion
Waylander est un bijou de lecture pour tout amateur de fantasy qui se respecte. David Gemmell a un style direct et vif; quand un personnage n’est pas content, il jure avec de bons gros jurons bien gras; quand il y a des batailles, ça cogne dur et ça saigne énormément (un bras arraché par-ci, une tête tranchée par-là …). Les scènes de combat sont éprouvantes d’action et le rythme de l’histoire ne s’essouffle jamais, il y a constamment des rebondissements.
Waylander est un livre que je conseille. Faisant partie d’une trilogie, il peut néanmoins se lire seul, les deux autres tomes suivants faisant chacun référence à une partie future de la vie de Waylander, chacun ayant une intrigue qui leur est propre.
Si vous souhaitez lire Le Cycle de Drenaï (dont fait partie Waylander) dans l’ordre chronologique, je vous renvoie au tableau situé à cette adresse : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cycle_de_Drena%C3%AF
Si vous lisez Waylander où l’avez déjà lu, n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et de vos impressions à son sujet. C’est toujours intéressant d’avoir d’autres points de vue et d’autres manières de voir les choses.
Bonne lecture à tous !